Semaine au vert
Après avoir traversé tout l’état de Washingon, il était temps de changer d’état. Jeudi j’ai donc quitté Spokane pour un premier arrêt à Coeur d’Alene, petite ville côtière (d’un lac) très mignonne de l’Idaho où j’ai goûté des « amazeballs », autrement dit, des boules frites de mac&cheese, c’était trop bon !
Puis j’ai continué ma route en direction de Troy, dans le Montana. Que de belles routes de montagne ! Et quelle surprise en arrivant de découvrir que j’avais perdu 1h dans la bataille, zut. Je retrouverai l’heure californienne dans l’Oregon maintenant ! J’ai tout de même profité du jacuzzi en fin de journée avant de prendre mes quartiers dans ce nouveau airbnb; un très beau studio type chalet avec vue sur la rivière Kootenai !
Vendredi matin, il a plu. Une bonne excuse pour rester au lit. Avec autant de route prévue pour ce road trip, autant essayer de s’économiser. Mais dès que le soleil est revenu, j’étais déjà dans la rivière avec mon k-way jaune.
Alors pour être exacte, dans la partie de la rivière sans eau. Puis j’ai rattrapé la vraie rivière et ai marché le long. Y’avait pas de chemin, que des gros cailloux qui ressemblaient à des galets... c’était vraiment chiant. Et quand la rivière a complètement repris ses droits, je me suis retrouvée à escalader des arbres morts et un gros talus pour monter dans la forêt qui longeait la rivière (hors de question de passer dans les hautes herbes, j’avais pas envie de croiser un serpent).
La forêt, quelle merveilleuse idée. Vous savez à quoi ça ressemble une forêt ou PERSONNE ne marche ? À un sol de toiles d’araignées. J’ai donc trottiné en levant bien haut les genoux et en émettant des petits cris de peur de croiser Aragog et sa famille. Et bien vite j’étais rentrée dans mon chalet. J’ai ensuite repris la voiture pour deux escales cascades, les kootenai Falls, avec un tout petit trail et un pont suspendu (qu’il était hors de question que je traverse) et les Yaak Falls, moins intéressantes mais jolies tout de même. Puis Jackie, mon hôte airbnb m’avait invitée à la voir jouer car elle fait de la country mais quand mon GPS m’a indiqué 40min de route, je me suis souvenue que les américains n’ont pas la même échelle de distance et j’ai préféré rentrer car 7h de route m’attendaient le lendemain... et je suis parisienne quand même hein.
Samedi, en route pour la traversée du Montana. J’ai clairement passé la journée dans la voiture, au milieu de beaux paysages, certes, mais quand même. Le Montana c’est bien isolé, j’ai pas croisé beaucoup de villes... avant d’arriver dans mon hôtel étape, je me suis arrêtée à Three Forks, parce que je trouvais le nom rigolo. Mais c’était vraiment une ville naze.
Puis je suis enfin arrivée à Bozeman dans le pire hôtel que j’ai eu jusqu’ici. Bon, peut-être que l’hôtel pourri avec Solène et Morgane était pas loin mais on était trois. Là j’étais solo dans un hôtel de bord d’autoroute, pas insonorisé, avec l’Amérique profonde comme coloc. C’était sympa, j’ai pas beaucoup dormi. Et j’vous raconte pas les gueules au petit dej, j’étais partagée entre l’envie de rire et l’envie de partir m’enfermer dans ma voiture.
Heureusement, on arrivait à la première journée à Yellowstone ! Premier et plus vieux parc national américain. Clairement, on est loin de mes péripéties au milieu des ours imaginaires, on était quarante mille blaireaux en file indienne à rouler sur la même route unique et à se garer sur les mêmes parkings bondés pour voir les attractions « incontournables ». Donc bon, j’avais un peu l’impression d’être la chinoise de base devant les illuminations du Printemps quoi. Mais c’était tellement beau !
Je vais vous pourrir de photos, rien que ce premier jour j’en ai pris environ 200... mais y’a un sacré nombre de geysers et de cratères dans ce parc volcanique ! Ça m’a rappelé l’Islande, ça sentait l’oeuf dur tout pareil.
J’ai vu des bisons, des cerfs, des trucs qui ressemblaient à des grosses biches, des renards mais j’ai toujours pas vu d’ours. En revanche tout le monde a vu un ours Parisien. Bah ouais il fait 18 toute la semaine et d’un coup il fait 31 à Yellowstone, vous avez cru que j’avais prévu ? J’ai sorti le short sur le parking mais j’allais pas me raser les jambes entre deux voitures. J’ai quand même profité de ma journée et du paysage pour rentrer de nuit (quelle horreur les routes de montagne de nuit!) dans ma cabane. Oui, je dormais dans une cabane, juste un lit. Toilettes et douches communes, tout ce que j’aime ! Mais quand y’a pas l’choix, y’a pas l’choix.
Second jour à Yellowstone, la route pour retourner au parc était plus sympa de jour, évidemment. J’ai même vu le smith mansion sur la route ! C’est une drôle de maison qu’on ne voit que depuis la route, pas possible de monter la visiter. Je suis d’abord montée au point le plus haut du parc pour voir le lac d’un point de vue époustouflant. Je crois que niveau conduite sur route à risque, je deviens une pro, je vais revenir vaccinée de mon vertige (ou dans une boîte en sapin), 70mph sur une route aussi vertigineuse c’est un peu conceptuel quand on sait que c’est la même vitesse sur une quatre voies toute droite au milieu de la plaine.
J’ai ensuite vu encore des geysers (j’ai arrêté de compter à 20, j’ai dû voir 40 geysers divers et variés en deux jours). En continuant ma route vers le point suivant, j’ai changé de parc, goodbye Yellowstone, hello Grand Teton (oui, oui c’est pas une blague). J’y ai vu des paysages accueillant l’automne et ses magnifiques couleurs ainsi que des montagnes enneigées, ça changeait des geysers !
À mon plus grand malheur, toujours pas d’ours à l’horizon malgré les panneaux de prévention partout et les chemins de trails fermés pour cause de présence d’ours.
Avec tout ça, j’ai pu finir mon trajet jusqu’à mon ranch d’un soir alors qu’il faisait encore jour. Et heureusement ! 6 miles de route de sable et de caillasses, ça m’a rappelée l’épisode dans le Grand Canyon avec les filles, sauf que cette fois j’avais pas le choix. Quel enfer, le goudron ils connaissent les cow boys ? Mais le chalet était confortable, perché dans les hauteurs du Wyoming, j’y ai profité d’une belle vue et d’une énorme assiette de frites mélangées à plein de trucs.
Mardi, grosse journée de route… qui commençait mal. Je me suis tapée une première fois la route pourrie de sable et de caillasses, sous la pluie, c’est plus drôle. Puis enfin sur la vraie route, j’ai réalisé (la blague arrive) que j’avais oublié mon foulard au chalet (premier oubli du voyage, je me félicite. Même si j’aurais pas du me féliciter la veille, ça m’a porté malheur). Du coup, remontée de la colline de sable et de caillasses. Et redescente pour un troisième passage, youpi !
Et puis comme c’était une très belle journée, arrivée à Grand Teton, il s’est mis à neiger. Je vous rappelle que 2 jours plus tôt, au même endroit, j’étais en short avec de la crème solaire pour pas cramer. Et là… de la NEIGE. Bien vite devenue de la pluie en redescendant la montagne. Mes derniers beaux points de vue avant de quitter le parc étaient un peu gâchés : pluie et nuages. J’ai quitté le parc plus vite que prévu.
J’ai passé la journée à traverser l’Idaho, eh bien, c’est un peu nos Hauts-de-France : que de la cambrousse, que des pecnauds, ils parlent avec un accent bizarre que je ne comprends pas et c’est le premier état où je croise des voitures avec l’autocollant « Trump keep america great 2020 ». Bref que du bonheur, et le soir une allée de cacas m’attendait pour rejoindre ma chambre. Ah. Ah.
Voilà, bel état, heureusement que j’y suis restée seulement une nuit et c’était juste pour couper les 13h de route jusqu’à Portland en deux.
Ah et l’autoroute dans l’Idaho c’est en plein milieu de nul part, entouré de champs à perte de vue et il y a un de ces vents ! J’me suis fait secouer comme un prunier pendant 4h, c’était sportif.
Après la nuit la plus reposante de mon road trip (sérieusement), dernière journée de route pour rejoindre Portland. Quand le GPS annonce 417 miles sur la même route, je remercie l’inventeur du régulateur de vitesse. Je suis partie sous une grosse pluie bien charmante, le genre même avec les essuie-glaces à fond, impossible d’y voir quelque chose. L’Idaho m’aura décidément vendu du rêve !
Je suis arrivée dans l’Oregon avec une pluie plus légère et un soleil qui pointait à l’Ouest. J’étais entourée de belles montagnes, encore. Et j’ai croisé des prisonniers qui ramassaient les déchets le long de l’autoroute ! J’vous jure j’étais contente comme si j’avais fait une attraction touristique. Mais les pauvres quand même, il faisait pas beau et impossible de s’enfuir en plein milieu des montagnes comme ça.
Après avoir rendu la Malibu avec 2421 miles de plus au compteur, soit 3873km !!! Bravo moi, pro du bitume (et du sable), je me suis installée dans mon nouveau airbnb. Fini la vadrouille pour quelques jours !
Des bisous de Portland !