Retour sur la West Coast
Mercredi après avoir ramené la voiture, j’ai retrouvé les joies d’être à pied. Heureusement mon airbnb était bien desservi par les bus (à l’échelle des US, donc compter une bonne demi-heure de bus). Après une brève rencontre avec Akira, vieille chienne à moitié sourde et à moitié aveugle de 16 ans, je suis partie manger une Torta chez Güerro sur les conseils de ma nouvelle hôte, Kristen. En rentrant je pensais me reposer et travailler un peu... que nenni ! Kristen parle autant que moi ! On a passé 4h à discuter avant de réaliser qu’il était minuit et demi et qu’il serait temps d’aller dormir.
Après une courte nuit, je suis partie à l’assaut de Portland seulement jeudi midi (il faut bien que je travaille de temps en temps, j’avais des rdv à honorer). J’ai donc marché jusqu’à l’ouest de la ville, elle est séparée en deux par une rivière, un peu comme Paris. J’ai d’abord fait un arrêt chez Blue Star Donuts, qui est une franchise de référence d’après une femme originaire de Portland que j’avais rencontrée aux Universal Studios. Un « OG » (comprendre Orxata Glaze) et un Raspberry Rosemary (plus fancy) plus tard, j’étais repue ! Blue Star Donuts n’a pas failli à sa réputation, ce sont les meilleurs donuts que j’ai mangés (et les plus digestes) !
Il était temps de se mettre en route pour le Roses Garden et le Japanese Garden, finalement la campagne me manquait peut-être déjà ? C’était hyper reposant et très joli.
Je suis ensuite redescendue dans le centre-ville direction Powell’s, une énorme librairie de type Mollat (les vrais connaissent), j’ai pu y acheter un livre, enfin ! Mais pas facile hein, les américains ils ne connaissent pas les petits formats, même pour les bouquins. Puis j’ai terminé ma journée chez Tasty&Alder qui était, et sur la liste de madame Universal Studios, et sur la liste de Kristen. Mon dieu que c’était cher, heureusement qu’il n’y a pas de taxes en Oregon (33$ pour un plat, un thé glacé et un dessert) mais c’était si bon. J’ai mangé le plus riquiqui tartare de ma vie, mais il s’est hissé à la deuxième place des meilleurs tartares que j’ai pu goûter (le premier reste un restaurant de Saint-Emilion, merci papa et maman). En fait ici la bouffe bien grasse, ils te la servent, t’en as pour 3 repas et la vraie nourriture ils te la servent en amuse bouche quoi. 16$ le tartare de poche, c’est presque drôle. Mais c’était une manière bien délicieuse de finir la journée avant de prendre la direction du airbnb car j’avais vraiment besoin de sommeil. J’vous ai pas dit ? Je me suis presque endormie sur un banc du Japanese Garden... c’était sans compter sur Kiki la pipelette, le traquenard à l’arrivée dans le airbnb, je dormirais à San Francisco hein.
Vendredi matin, machine ! J’avais plus de linge, il était temps de tout laver (j’ai même du passer la journée sans chaussettes...) puis je suis partie vadrouiller avec Kiki, my new best friend insta famous. On a pris des trottinettes pour rejoindre le centre (appelez ça Scooter en anglais, c’est vachement plus classe), c’était agréable de partager un moment avec quelqu’un, en plus elle est vraiment hyper sympa (et drôle). On a déjeuné chez Luc Lac, un vietnamien réputé de Portland. C’était trooooop bon ! Puis on a repris des trottinettes pour aller manger un donut en dessert, chez Blue Star Donuts évidemment (ils ne savent pas marcher ces américains). J’ai gouté le Old Fashionned Buttermilk cette fois, et elle a pris un Orange-Olive Oil, ça parait franchement dégueu dit comme ça, mais elle m’a fait gouté et en fait … C’est délicieux. Après 3 bonnes heures, il était temps de nous séparer, elle pour bosser, moi pour aller me cultiver au Portland Art Museum. Je regrettais déjà presque de lui avoir faussé compagnie (mais 2h à boire des bières dans des bars, non merci). Beaucoup de peintures, et nombreux savent que les peintures… bah ça m’gonfle. Ma maman aurait adoré, beaucoup d’impressionnisme, de l’art européen (comprendre des oeuvres bibliques comme on aime), mais moi ce que j’ai préféré c’est la partie Art Moderne, comme d’habitude.
Je suis quand même aussi passée dans la galerie des impressionnistes histoire de me dire que j’avais un peu de culture (c’était la seule galerie où je connaissais tous les noms).
J’ai fait ma balade santé et je suis rentrée du musée à pied. Je pensais ma journée copines finie (puisque Kiki a un mari avec qui dîner quand même), mais non ! J’étais ravie de la voir se presser dans ma chambre pour savoir si l’on pouvait sortir dîner. Elle m’a donc emmenée chez Enoteca Nostrana, un bar/restau italien assez fancy. On a partagé une focaccia, une assiette de prosciutto et un plat de pâtes au ragout de boeuf, c’était excellent. Le serveur nous a même fait deux cocktails sans alcool qui valaient le détour. Superbe dernier test culinaire avant le départ. (et j’ai presque perdu un bras sur le chemin quand elle y a enfoncé ses ongles pensant que j’allais me faire renverser. Eh, ils connaissent pas Paris hein). Une nouvelle soirée de parlotte plus tard, il était temps de se dire au revoir pour de bon. Son avion était tôt le lendemain.
Cela m’a permis samedi matin d’être au calme pour finir ma valise et profiter une dernière fois d’Akira, le mamie-chien à moitié aveugle et à moitié sourd. Et j’ai enfin pu discuter plus longuement avec Richard, son mari (de Kiki, pas du chien), qui s’avère très bavard quand sa femme ne prend pas toute la conversation !
Bref, Portland c’était vraiment trop cool, ma nouvelle copine aide bien au ressenti mais cette ville réputée comme « the weird city » porte bien son nom et ça m’a plu. J’ai trouvé mon séjour à Portland trop court.
Il était temps de prendre mon avion pour San Francisco. 20$ le menu sandwich. Après tout ce temps à rouler dans la cambrousse, j’avais oublié les prix quand on vit dans la réalité (et qu’on mange à l’aéroport). Mais je suis arrivée en un seul morceau et le ventre plein à San Francisco. Pour une fois, je suis arrivée de jour et c’était trop agréable. J’ai découvert que Quentin (mon frère) avait pour une fois raison et que c’est vraiment une super belle ville. J’ai tout de suite adoré l’ambiance en marchant direction mon nouveau airbnb (et en remerciant le seigneur de ne pas avoir de colline sur mon chemin, j’aurais jamais réussi à monter la valise).
Dès le premier soir j’ai rencontré Opal, un chat bien collant, bien bruyant qui a élu domicile sur mon lit dès que je l’y ai invité.
Dimanche il était temps de se reposer car après le road trip éprouvant, Portland s’est avéré ne pas être de tout repos. J’ai donc profité de ma matinée comme un dimanche. Puis j’ai décidé d’aller faire un tour du côté de Mission Dolores Park d’où nous sommes censés avoir une superbe vue. Je n’étais pas si impressionnée... j’ai continué mon chemin jusqu’à la maison bleue de Maxime Le Forestier (si, ne mentez pas, vous savez tous de quoi je parle). Et j’ai fini par arriver dans le quartier de Castro, autrement dit, le quartier gay. Eh bah ils deconnent pas avec le rainbow flag ! Partout, de toutes les tailles, c’était rigolo. J’ai fini mon après-midi par le sport de ma semaine : j’ai trimballé mes courses sur 2km, pas un supermarché dans mon quartier de bobos... j’ai rencontré Pearl en rentrant, le deuxième chat, trop mignonne mais à peine je me jetais sur mon téléphone qu’elle s’enfuyait, la peste.
Lundi, j’ai rencontré Bob, le dernier chat (eh ouais, ils sont trois !) puis il était temps de se lancer dans l’ascension de Twin Peaks. OH MON DIEU. Mais les rues à San Francisco c’est inhumain. Ça monte et ça descend dans tous les sens, c’est n’importe quoi ! Je n’avais même pas commencé « l’ascension », comprendre la montée de la vraie colline, que j’étais déjà morte de mon ascension de la montagne de goudron.
Bon, une fois là haut, j’avoue que c’était beau. Mais la prochaine fois j’irai en voiture hein !
La redescente s’est avérée plus délicate que la montée, le chemin de cailloux et de terre était bien plus glissant en descendant et il était quand même bien bien avec vue sur le vide. Et je parle pas des rues-montagnes. J’avais l’impression de me lancer dans une piste noire mais sans les skis et sans la neige. Bah vous savez quoi ? Ça fait mal aux tibias. Et alors là t’as pas intérêt à marcher sur ton lacet hein, parce que vu le dénivelé tu finis trois blocs plus bas. Et c’est moins rigolo que quand t’as le nez dans la neige.
Du coup après ça je me suis résignée à monter dans le BART (leur RER) pour aller m’acheter mon pass métro/bus à Civic Center pour la semaine, j’en avais plein les pattes.
Je suis passée à Union Square et ai fait un arrêt récompense chez Lori’s Diner et je suis tombée sur un serveur pas très sympa (il a refusé de me faire moitié frites moitié coleslaw, c’était en supplément et j’me retrouvais avec double ratio d’accompagnements... franchement au prix de son burger il m’a saoulée) du coup j’ai laissé mon premier tip à 15%, dans ses dents. J’ai traversé Chinatown pour aller voir une tour en forme de pyramide (ils sont partout ces chinois !) puis j’ai fait un petit sprint pour choper le bus qui me ramènerait chez moi (j’voulais pas prendre de risque, à LA c’est un peu la loterie les passages du bus).
J’ai fini ma journée par une séance de cinéma, je suis allée voir IT 2, hors de question de rater ça ! Le cinéma était très différent de nos standards : à l’ancienne, seulement 33 places et une petite table par double fauteuil avec menu pour commander à boire et à manger. Et surtout, 30min de preshow (qui passait pendant les 30min précédant l’heure de la séance), créé pour le film, c’était donc des vidéos de clowns, évidemment, mais aussi une rétrospective de Sephen King et l’histoire de Pennywise ! Trop cool !
Une fois le film fini (2h50 de trouille), j’ai du rentrer à pied chez moi, note à moi-même, ne jamais aller voir un film d’horreur au ciné, solo, de nuit, dans une ville étrangère...
Mardi, découverte d’Alcatraz ! Comment passer à San Francisco et faire l’impasse sur l’île carcérale la plus célèbre au monde ?
Après un long trajet en bus, j’ai décidé de l’écourter (j’étais en avance et c’était un vrai four) pour passer voir quelques escaliers sur le chemin, San Francisco étant aussi connu pour ses nombreux escaliers de mosaïques. Évidemment, j’ai gravi une énorme colline pour tomber sur des escaliers au milieu de la végétation mais pas de mosaïques. Après cet echec, j’ai marché jusqu’à Pier 33 d’où partait mon ferry. Le trajet était court mais le vent a été salvateur par cette chaude journée. Une fois sur l’île, je me suis rendue compte de la grandeur d’Alcatraz. Bah oui c’est tout une île quand même ! J’ai suivi le ranger qui faisait des mini (longs) résumés à chaque étape et j’ai appris plein de trucs intéressants sur les différentes étapes d’Alcatraz et guerres de l’époque. Puis l’attraction : la prison.
Guidée par un enregistrement audio hyper immersif (bruits de prison, sonneries, j’avais l’impression d’avoir laissé Orange is the new black allumé) j’ai pu me balader dans cet édifice et en apprendre le fonctionnement, le quotidien des prisonniers (et des gardes), les événements majeurs, quelques prisonniers connus et les différentes infrastructures mises en place. J’ai adoré ! Après 3h sur l’île, j’ai pris le ferry dans l’autre sens pour retourner sur la terre ferme.
Je n’étais pas loin de Pier 39, je m’y suis donc traînée malgré la fatigue (le soleil + l’effort physique + l’équivalent d’une journée de cours en nouvelles informations).
À Pier 39, j’ai retrouvé l’ambiance marine et foraine de celle de Santa Monica mais en plus grand ! J’y ai goûté les fameux Trish’s mini donuts, et c’était bien sympa comme récompense. Je suis ensuite allée voir (ENFIN) les lions de mer et cette fois ils étaient là (ENFIN) ! Mais alors qu’est-ce que ça pue ces bestioles. Ouais c’était sympa mais après 3 photos et 2 vidéos je partais vite avant de mourir d’asphyxie.
Mercredi, après une matinée studieuse, encore. J’ai pris la route du Golden Gate. Le trajet a été fastidieux, il va falloir qu’on m’explique pourquoi parfois les bus s’arrêtent à un arrêt aléatoire et attendent 15min le remplaçant du chauffeur. Les gars, CA N’A AUCUN SENS. Et installez la clim dans vos bus, pitié. Heureusement ensuite j’ai eu un bus/car, c’était un mix marrant et en plus il était climatisé, le rêve. Une fois le Golden Gate en vue, j’avoue j’ai été un peu impressionnée. Une fois sur le chemin, j’ai un peu accusé le coup 32 sans vent. La traversée du pont m’a cuite. Un vrai four, l’horreur !
Comme on s’en doutait, une fois la traversée effectuée il était impensable que je monte tout là haut en plein cagnard... du coup utilité de la traversée ? ZÉRO. Mais j’ai fait mon sport quoi. Au moins, au retour c’était grand vent donc plus supportable.
Maintenant que j’avais raté le point de vue là haut, il fallait absolument que j’aille à Marshall’s Beach (conseillé dans tous les bouquins + par une ancienne locataire de mon airbnb) eh bien il faut la mériter cette plage. C’était long et fastidieux!! Un vrai trek pour atteindre l’Eldorado. Et vous savez quoi ? ILS PEUVENT PAS PRÉVENIR QUE C’EST UNE PLAGE NATURISTE ? La gênance absolue. Heureusement on était plusieurs touristes à se sentir débiles ensemble. C’était festival de penis sur la plage. (en cadeau une photo de moi qui fais la belle au milieu des culs nuls, mais sans les culs nuls)
J’ai réussi à prendre deux ou trois photos potables, sans fesses en arrière plan, gloire à moi !
Et finalement la remontée n’a pas été aussi horrible que prévue. J’avais rechargé un peu les batteries au pays des quéquettes. (Parce que je me suis assise sur le sable hein, bande de pervers).
De retour à la civilisation, je me perdue avec un bus non identifié (pas de wifi sur place et j’ai eu un problème de pass en voulant prendre le même bus qu’à l’aller... étrange, j’ai donc pris le premier qui passait), j’ai atteint Lombard Street, c’était pas prévu mais au moins j’ai vu la fameuse rue fleurie qui fait des boucles. Tout un flan pour ça... ça valait pas l’ultime côte que je me suis prise dans les jambes.
Pour l’instant c’est la phrase qui résume le mieux San Francisco, tout ça pour ça ?
Allez, la ville a encore 4 jours pour me faire changer d’avis...
Des bisous de San Francisco !